Est-il possible de pardonner? la tragique actualité met sous nos yeux des familles endeuillées suite à des morts violentes d’enfants, des règlements de compte… Et la question lancinante revient : est-il possible de pardonner ? Comment réagir face aux auteurs de ces meurtres ?
Soyons honnêtes : il n’y a pas de réponse toute faite. La nature humaine nous appelle à la révolte, ce qui peut sembler légitime. Pour autant, est-ce la seule issue possible ? Que faisons-nous du pardon ?
1. Le pardon, c’est quoi ?
Si on prend la définition, du Petit Larousse, voici ce qu’on peut lire : « action de pardonner, c’est-à-dire renoncer à punir une faute, se venger d’une offense. » Reconnaissons-le, cette définition est ambigüe car renoncer à se venger d’une offense oui, mais renoncer à punir une faute… Ce n’est pas parce qu’un pardon est donné, qu’une faute ne doit pas être punie : quand un meurtre est commis, même si le pardon peut être accordé par les proches de la victime, il est normal qu’il y ait jugement et sanction à l’égard du meurtrier. Donc, cette définition est insuffisante.
2. La vision chrétienne du pardon
Sur le site de l’Église catholique en France, nous trouvons cette définition : « Attitude traduisant la capacité du cœur à tenir une offense pour non avenue, à renoncer à en tirer vengeance et à privilégier l’amour sur la revanche. Le pardon est une exigence chrétienne. » Déjà, cela va plus loin que la définition précédente puisqu’ intervient une dimension essentielle : l’amour. Oui, un pardon, ce n’est pas l’effacement d’une dette comme si rien ne s’était passé, ce n’est pas un oubli. Dans pardon, il y a le mot « don », ce qui signifie, qu’il nécessite un don qui va au-delà de notre ressentiment premier, si légitime soit-il.
En fait, pardonner veut dire : « Oui, tu m’as fait du mal et j’en souffre encore. Mais je souhaite aller plus loin que ce mal, parce que tu vaux plus que ce que tu as fait. Tu as le droit à une chance. Je t’aime d’abord pour ce que tu es et non pour ce que tu fais ». Donc ce n’est pas du Bisounours, c’est très réaliste et exigeant !
3. Est-il possible de pardonner ?
Nous en revenons donc à notre question initiale : est-il possible de pardonner ? Quand il s’agit d’incidents mineurs, de bêtises commises par des enfants, cela semble naturel et fait partie de la vie. En revanche, quand il s’agit de l’atteinte aux biens ou aux personnes, c’est beaucoup plus difficile, voire parfois impossible. Pourquoi ?
Pour la simple raison que nous ne sommes que des hommes avec nos limites et quand nous sommes agressés, la réaction naturelle est de chercher à se venger, réparer la faute par nous-même.
Cependant, nous sommes intelligents, nous avons une conscience qui nous permet de comprendre que ce n’est pas en réagissant ainsi que le monde pourra avancer : au contraire, c’est le risque de s’enfermer dans un cercle vicieux.
Alors comment en sortir ? En tant que chrétien, je sais que ce qui est impossible à l’homme, ne l’est pas à Dieu. C’est la dernière phrase de Jésus sur la croix, avant de mourir : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Jésus nous montre l’exemple. Quand nous sommes incapables, de pardonner, il faut le reconnaître et demander la force de Dieu de le faire.
4. S’abandonner à Dieu , quand c’est impossible humainement
Plusieurs rescapés des camps de concentration ont témoigné qu’ils avaient reçu la force de pardonner. Un exemple parmi d’autres est celui de Maïti Girtaner qui a reçu à 40 ans de distance, la grâce de retrouver son bourreau qui l’avait, en camp de concentration, entre autres tortures, mutilé de ses doigts, elle une pianiste professionnelle. Elle a pu lui dire en face, son pardon.
https://www.reussirmavie.net/Maiti-Girtanner-la-force-du-pardon_a2081.html
Pour conclure, soyons humbles et réalistes : le pardon peut nous dépasser et nous pouvons être incapables de le faire pour des raisons tout à fait compréhensibles. Mais c’est le seul moyen pour que la vie triomphe de la mort, pour qu’un monde plus juste se construise.
Et vous, comment vivez-vous le pardon ? Venez nous donner votre témoignage par chat.
« Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si, sept fois par jour, il commet un péché contre toi, et que, sept fois de suite il revienne à toi en disant « Je me repens », tu lui pardonneras. » Luc 17 ;3-4